vendredi

Folle

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Restée en adolescence
Enquête d'insouciance
Descendue trop tôt du pédalo
Frapadinguo
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Ronde Je

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Et si je suis toute ronde, comment tu me prends ?

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Viens

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Quand nos blés se touchent, viens m'embrasser
Tu feras mouche et papillonner
N'écoutes pas les vieux ringards, avatars de leur passé,
Qui ne savent même plus où leurs ailes déposer.

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C'est la nature d'aimer


Chaud entre ton Sud

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Je me souviens de toi. 
Surtout le premier coup de coeur, la première fois que je t'ai vu.
Je vivais chez des amis et te voilà qui passe.
Simplement, comme un coup de vent.

Mais ce vent s'assoit, se pose un peu dans l'alcôve qui fait salon. Et ne dit pas trop. Il est timide, doux.
Très très doux je trouve.

Il n'est pas très grand mais son corps parle quand il bouge. Quand il est debout tu te sens en sécurité à côté, devant, autour. Il laisse place. Comme un entourage avec des prés et des petites barrières en bois qui s'ouvrent.

Tu es passé dans cette salle, tu t'es assis. J'étais assise sans doute pas loin. Puis tu t'es levé et tu es repassé, traversant la salle puis reparti vers le couloir où le vieux parquet craquait.
Je crois que je suis restée là immobile, dans cette salle. Déroutée.
Quelque chose était entré dans mon coeur.

Une facette de toi, que tu ne voulais pas montrer peut être. 
On m'a dit " Il est militaire" et tout de suite j'ai su que quelque chose clochait.

Toi ? Des armes aux poings ? Toi se battant ? Toi en mâle agressif ? Bien sûr, je n'y connaissais rien et j'étais pleine d'à priori négatifs et stupides.

Dans ma tête j'ai pensé " Dans cet homme il y a quelque chose de caché, de merveilleux et de tendre, qui ne demande qu'à venir à moi, que je veux trouver, chercher, aimer et lui rendre"

A partir de là je t'ai aimé. J'ai voulu t'aimer. Et ta présence chaude me manquait dès que tu n'étais plus à portée de ma vue.

Tu as résisté. Tu as joué. Tu as pris mon corps mais tu ne voulais pas te livrer. C'était la première fois que cela t'arrivait. Une fille comme moi qui te voulait autrement. Tu t'es caché. Tu t'es parfois éloigné.

J'ai beaucoup pleuré quand tu ne venais pas là où je t'attendais. Mon chagrin était têtu, capricieux. Je voulais que tu m'aimes et que tu le dises et tu te taisais.

Je me suis rendue aux évidences, à ton silence.
J'ai perdu mon père. J'ai déménagé. Et le hasard a fait que toi aussi tu as bougé. Malgré toi. 
Le boulot t'emmenait très loin de ton beau Sud.

Alors tu as écrit. C'est par l'écriture que tu as voulu me retrouver. On s'est écrit. Et tout s'est enflammé.
On s'est enflammés. 
Un jour au téléphone tu me l'as dit. TOUT ce que je voulais entendre depuis une année. Une année seule à t'aimer seule et maintenant je t'avais retrouvé.

Tu t'es avoué. Je me souviens, j'étais assise sur la moquette dans l'entrée. Et tu te livrais. J'étais si heureuse. C'était un tel cadeau.

Nous avons foncé l'un vers l'autre. Et très vite je t'ai rejoint dans cette ville de l'Est si grise.
Mais nous, on s'en fichait.
Et je t'ai et tu m'as travaillé au corps et notre matelas par terre se réjouissait. De ces corps à corps pourtant encore timides finalement, nous faisions notre amour. C'était une vraie vie belle de jeunes amants qui n'ont pas encore trente ans.

Au fil de moi et de toi, tu as décidé de tout quitter de ces uniformes qui te tatouaient depuis tes 15 ans. Tu avais beaucoup appris, tu avais aimé l'Afrique mais pas les parachutes. Tes amis étaient morts au Liban. Tu avais beaucoup souffert, et adolescent , trop essuyé tes larmes loin des tiens.

Comme des inconscients donc, nous sommes encore repartis. Chemin inverse, retour au Sud. 
Rien dans les mains, ni sous ni travail. 
Mais NOUS.
Amoureux au creux d'une vie qu'on pensait dominer, bien sûr.

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Et si ?

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Et si le Monde est Monde on peut monter dedans ?

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jeudi

Balade au bord du fleuve


Petite



Elle est née petite mais elle a vite grandi.
Elle était la dernière on le lui a rabâché.
Avant elle il y avait un trou. Un grand écart.
Deux "grands" presque des étrangers.

Elle s'est toujours posé des questions sur les dix années où elle n'était pas encore là.
Cet espace, ce vide, rempli par les deux autres. Mais où aucun autre enfant ne s'installait.
Pas de contraceptions en ces temps là, entre 1950 et 60.Ou quasi...
Elle a beaucoup imaginé sa mère et son père. 

Elle a su plus tard qu'il y avait surement eu des avortements sauvages pratiqués par un oncle médecin.

Et elle, ils l'ont gardée. Ils la voulaient. 

Alors elle a vite grandi. Ou bien c'est l'enfance qui n'est jamais partie.
Rien ne s'est fait dans les normes, dans les temps. Elle était toujours en avance.
Pour tout.
Dans ses classes les camarades avaient deux ans de plus. Ca marque, ça fait avancer.
A six ans elle n'avait pas besoin de l'école primaire pour apprendre et n'était jamais allée en maternelle.
A huit ans elle est entrée au collège en passant un examen spécial sur les connaissances et les Q.I...

Une dérogation, des dérogations. Finalement la vie lui accorde des dérogations ?
Des sursis.

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L'ami parti


Rêvé de toi, ami disparu.
Nous étions devant un miroir de salle de bains et nous regardions nos yeux.
Tu me montrais que toi aussi tu en as un moins vaillant que l'autre.
Un oeil pour nous deux ?
Mais toi tu as les yeux verts.

Toi qui as tout vu. L'un et l'autre.
M'as dit, as pensé aussi sans rien dire, ensuite.
Toi qui fus là quand je l'ai rencontré.
Toi qui connu trois de mes hommes chéris.
Surtout deux.

Un que tu as récupéré en pleurs chez toi. Et tu l'aurais bien mis dans ton lit aussi.
Tu as aimé lui donné refuge un temps.
Pendant que je démarrais une autre vie loin de ce bel homme là.

Tu as vu l'autre, ensuite. Sa si belle écriture sur des fax.
Tu as aimé au début. Tu m'as dit " Vas..."
Par la suite tu l'as moins aimé
Mais on ne s'est pas revus alors tu n'as rien dit.
De toutes façons...tu me connais, en amour je suis têtue.

Tu es mort à l'hôpital de Toulon au moment où j'embarquais à Marseille.
Deux traversées.
Arrivée sur l'île, j'ai su.

Tu me connaissais si bien.
Tu traversais au delà des apparences.
Tu perçais les secrets sans qu'on te les dise
C'est que tu en avais aussi des paquets.

C'est le Sida qui t'a pris.
On l'a su tous les deux sept ans avant, on a eu l'intuition.
Tu lisais un article sur le Monde, nous étions chez nous, en Thaïlande.
Et un journaliste venait d'en mourir à Paris. Vous aviez des amis communs...alors tu t'es douté que..

Tu es remonté dans la voiture, bouleversé. Je t'ai regardé. Je n'ai rien dit sauf avec les yeux et toi aussi.

Il y a quelques années j'ai pensé que tu étais mon chat. Quelque chose dans sa bienveillance et aussi un peu de remontrances quand je déconne et ne suis pas assez concentrée, trop dispersée.

Tu as vu la mort.
Tu as laissé passer.
Sur ton lit d'hôpital, tu avais peur m'a dit une collègue venue te masser.
C'était le moment.
C'était trop tôt, beaucoup trop.
A quoi as tu pensé ?

Ton amie est allée verser tes cendres en pays kanak, ton pays, comme tu voulais.
Ce pays que tu aimais mais où tu ne mettais plus les pieds car la terrible connerie et pesanteur caldoche, le rejet total de ta famille, les souvenirs cuisants d'une adolescence en marge.

Christian Richard.
Deux prénoms pour un seul homme.

Es tu mon chat ?
Je crois que tu es un peu reparti ailleurs maintenant.
Tu as tous les droits. Tu es toujours avec moi, alors
Navigue...


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mercredi

Le Temps d'Ella




Comment s'assemblent les morceaux d'un puzzle qui titube ?
Elle a fait , elle a tourné la manivelle du Temps.

Longue queue de certitudes devant sa boutique rouge.
Attendent leur tour.

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On verra !



Bonjour ici
On verra n'est ce pas ?


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