mercredi

D'un bout à l'autre .


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La séparation c'est l'acte de naissance et de mort,
de survie et de renaissance
Le cri primal
Le cordon déchiré qui relie
Entre les femmes et les hommes
Entre les hommes
Entre femmes et femmes
Enfants et adultes
Femmes et enfants
Force et lâcheté
Boucle sans fin
Fil à dénouer et emmeler
Il n'y a pas d'erreur
Juste ton comptant d'un bout à l'autre
Pas d'Un ni d'Une
La vie en tant de mouvements ne peut se défaire, au contraire.

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mardi

Neige en route

La neige est dans l'air et s'empare du ciel
Elle a pris la route pour venir te voir
Tu peux le sentir à cette odeur et ce mordant
Les heures sont comme en attente et retiennent le souffle
Bientôt le ciel viendra encore nous étonner
Et tout refaire, machine arrière, pleine enfance, émerveillement.

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dimanche

La plage des rêves

Il y a toujours cette grande plage. Elle est de toutes les plages un mélange, je crois. Elle est large, et de temps en temps des rochers au bord on créé comme de larges criques. 
Elle est bordée d'habitations mais qui n'étouffent rien, suffisamment loin par endroits. Elle a une promenade piétonne tout du long. La plage danse le long de la côte, parfois une corniche, un resserrement, parfois une étendue où tu vois loin mais dans la perspective on voit toujours un édifice ou quelque chose qui scanderait l'allure, ancrerait le regard. Comme ces hôtels construits dans les rochers.

Parfois la route tourne, parfois elle est plate et lisse comme l'étendue longue d'un beau sable. Souvent il y a des vaguelettes et régulièrement des coups de vents qui font déserter la plage sauf pour moi. C'est quand les vagues sont les plus fortes que je m'y retrouve seule ou avec un ou deux amis. Nous jouissons de cet endroit pour nous, comme notre secret.
Dans ce rêve avec toujours cette plage, même si elle se déguise d'un rêve à l'autre, je marche. J'habite aussi, dans un hôtel ou une maison en bordure. Je traverse des couloirs et des pièces qui vont d'une habitation à l'autre. Je reçois des personnes. Je vais d'un lieu à l'autre. Ou bien je vais, tout au long de la plage, comme en ma mémoire, comme traversant toutes mes vies à la fois, tous les endroits que j'ai habité ou laissé derrière moi avec ce désir. Ce désir de vie.

Toujours le paysage de ce rêve m'enchante, comme un amoureux. Jamais acquis mais où je peux enfin poser mes pieds, secs ou mouillés. Parfois je marche sans savoir où je vais et il se peut qu'au bout d'une corniche je ne trouve plus rien. Cette nuit j'étais avec une amie et nous étions au summum du bonheur sur cette plage. A un moment nous y sommes seules et je vais dans l'eau et elle n'est pas froide. Il faut dire que ce n'est jamais la belle saison quand je suis sur cette plage. Tout comme j'aime, en réalité, dans ma vie. Et voilà que l'eau est bonne, que je m'y glisse et que je lui souris de tout mon corps, c'est une joie qui m'entre par toutes les pores de ma vie, de mon être. Je suis élargie, dispersée totalement avec cette eau un peu sombre mais accueillante. Je me donne à elle, je m'oublie, je me laisse. Dans une plénitude qui résonne, se donne, sans fin, sans but.

Cette nuit, après le bord de mer, me voilà en montagne. Je vis là, j'accueille les amies qui étaient à la plage. Mais la neige est tombée et nous surprend. La voiture glisse sur des centimètres de neige fraîche. Un chalet, plus haut, prêté par les beaux-parents de quelqu'un. Une ambiance de non dits. Et en même temps mon amie d'enfance qui est là et la neige l'empêche de repartir et nous nous en amusons. J'aime tant les premières neiges, il faut dire...

jeudi

L'Aujourd'hui

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La douceur et la beauté de nos jours qui sont parmi les plus beaux. Et je le sais tant que cela me fait peur. Et je le sais tant que je les aime tant.

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Quand tu n'es pas à ta place



Tu sais que tu n'es rien, hein ? Je te l'ai dit ?
Comment ? Tu veux tout ?
Serais-tu à ce point à genoux ?
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mardi

Le pull de la vie !

Pour le pull de la vie si tu veux de longues manches, pas besoin de bigoudis
Samedi et dimanche avant la messe colle lui sur les fesses des bananes et de l'organdi
Pour le pull de la vie si tu veux des couleurs pars à la pêche, n'aie pas peur
Pas de dentelles  ni de faux col ni d'envergure de ouistiti
Pour le pull de ta vie vois les choses en mailles lâches, la lâcheté sied aux imprévus
Cours et bâtons rompus, ne cherche pas à savoir si le nombre des années
Change les pelotes à foison, mélange les mélangés, les trous dans l'encolure, arrache la figure
Pour le pull de la vie il faut des manches en pagaille je te dis et pour les pieds des gants, des noisettes, des opinel, des rallonges.
Pour le pull de ta vie en croix en salsifis, ne roule pas trop vite, prends le mohair au tournant, prends des aires.
Au grand péage du temps défonce les barrières.

dimanche

Tricotons


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Et comment la dire la petite poche kangourou qui s'agite et noue ?
On ne veut plus pleurer parfois, et on pleure autant que possible,
et c'est nous.
Tant de contradictions font nos vies. La laine se file lentement. 
Je veux un grand pull pour la vie.
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vendredi

L'entre deux vies

C'est un rêve entre deux vies, pleinement en moi, dans cette surface profonde en nous, multipliée.
Je suis d'abord dans une vie sur l'île de ma mère. Tout s'improvise, comme des vacances qui se prolongent, trouvent leur nid, un espace gai et partagé naturellement. Des membres aimés de ma famille nous rejoignent et je vais te chercher à l'aéroport. Tu vas séjourner un temps puis tu repars.
La vie dans cette vie de vacances sur l'île aimée continue. J'y reste, tout est simple. Mais tout à coup une panique me prend. J'ai tout oublié des autres vies ? Je t'ai oublié ? Je ne vis pas là, où ai je la tête ? Tu m'attends sûrement chez nous, mais depuis combien de temps ?? Je suis tombée dans un espace-temps sans toi.

Je pars et retrouve la maison. Inquiète, honteuse de t'avoir oublié. C'est une maison d'un pays chaud, peut être asiatique mais peut être autre. Une maison en béton peint en blanc, les murs blancs à l'intérieur. Une grande pièce à vivre au rez-de-chaussée, où il y a un grand lit au milieu où tu dors. Des fenêtres, une porte-fenêtre, le tout avec moustiquaires usagées. Dehors c'est calme, comme une arrière-cour, un jardin ?, le silence, la chaleur étouffée mais pas brutale, ouverte. Il y a un escalier en bois, comme pour aller vers une mezzanine.

Je me glisse dans le lit, c'est cette autre vie. Enfin nous voilà. Je ne sais pas quoi penser.Peut on être enfin rassurés de ne plus se perdre ? Il y a un autre lit, on dirait que d'autres personnes dorment ici. Tu entr'ouvres les yeux avec douceur. Tu as des yeux d'enfant qui m'attendait. Je caresse ton visage et ta joue lentement. Je retrouve ma vie, le présent, éphémère pour toujours. Tu sembles m'implorer. Simplement ton corps ne bouge pas, les tissus autour de toi, juste ta tête qui dépasse des draps, tes bras repliés vers ton cou, juste tes yeux qui s'ouvrent à peine et se ferment et laissent faire. Voilà que, très simplement, je t'épluche la tête devenue une mangue ! Je l'épluche à l'asiatique, le couteau glissant vers le bas délicatement, lamelles après lamelles et dessous la chair est jaune et fragile.

Quelqu'un alors est dans l'escalier, une amie, qui me dit qu'il y a un nid de moustiques. Je lui dis de soulever ce grand plateau accroché au mur, elle le fait et dessous une nuée de bestioles prêtes à s'envoler. C'est inquiétant, il faudra faire venir des spécialistes pour désinfecter. Je vois aussi que les fenêtres ont été mal fermées dans cette maison inoccupée depuis quelque temps. Les moustiquaires sont vieilles, elles laissent tout passer.
Toi tu ne bouges pas, tu restes statique dans ce lit. Je m'y glisse. Nous voulons que cette vie s'arrête là et que quelque chose soit sûr, nous ne bougerions plus, nous serions là dans cette vie, celle ici.

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mardi

L'eau

On ne peut pas vivre d'amour et d'eau fraîche ?
C'est vrai, c'est l'eau qui pose problème.
Pas facile de rester fraîche, risque de tiédir, voire de prendre un goût mauvais.


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lundi

Echo

J'ai passé toute ma nuit avec les mots.
Au matin je n'avais rien oublié.
Une nuit pareille elle te fait lever à l'aube et tout rassembler.



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( en clin d'oeil à nos commentaires sur "Aimant")

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dimanche

Combien toi ?

Trois histoires, quatre gouttes, une récolte, dix moissons
Contre mon corps vingt raisons
Tout l'oubli s'y perd, aucune route ne vient
Trente-trois rassemblements n'y trouvent leurs petits
Une centaine de déroutes ont fait leurs nids
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Suis-je l'abri tout trouvé de moi-même ?

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samedi

Amour

Je t'aimerai coule de source
Je t'aimerai comme la mousse
Je t'aimerai Joie
Je t'aimerai comme ça.

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vendredi

Aimant

Je recule vers toi
C'est un de mes défauts, mineur,
Un léger strabisme
A cause des yeux derrière ma tête.

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mercredi

La tasse , le thé, la plume

Trempée la plume au corsage, le miroir de côté. Les pas sortent d'abord mais elle a oublié la clé. Elle doit remonter les pages, se servir un thé. De Chine ou même d'avantage. Un goût fort et fumé. Tiens cela fait longtemps ? De quoi t'aperçois-tu ?
Trempée la plume avait l'air sage mais tout avait disparu. Remontée le long du corsage elle a vue. Et même des avantages sans superflus. La tasse penchée à moitié, pas sûre de vouloir rester. Noir et passé.

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