dimanche

La plage des rêves

Il y a toujours cette grande plage. Elle est de toutes les plages un mélange, je crois. Elle est large, et de temps en temps des rochers au bord on créé comme de larges criques. 
Elle est bordée d'habitations mais qui n'étouffent rien, suffisamment loin par endroits. Elle a une promenade piétonne tout du long. La plage danse le long de la côte, parfois une corniche, un resserrement, parfois une étendue où tu vois loin mais dans la perspective on voit toujours un édifice ou quelque chose qui scanderait l'allure, ancrerait le regard. Comme ces hôtels construits dans les rochers.

Parfois la route tourne, parfois elle est plate et lisse comme l'étendue longue d'un beau sable. Souvent il y a des vaguelettes et régulièrement des coups de vents qui font déserter la plage sauf pour moi. C'est quand les vagues sont les plus fortes que je m'y retrouve seule ou avec un ou deux amis. Nous jouissons de cet endroit pour nous, comme notre secret.
Dans ce rêve avec toujours cette plage, même si elle se déguise d'un rêve à l'autre, je marche. J'habite aussi, dans un hôtel ou une maison en bordure. Je traverse des couloirs et des pièces qui vont d'une habitation à l'autre. Je reçois des personnes. Je vais d'un lieu à l'autre. Ou bien je vais, tout au long de la plage, comme en ma mémoire, comme traversant toutes mes vies à la fois, tous les endroits que j'ai habité ou laissé derrière moi avec ce désir. Ce désir de vie.

Toujours le paysage de ce rêve m'enchante, comme un amoureux. Jamais acquis mais où je peux enfin poser mes pieds, secs ou mouillés. Parfois je marche sans savoir où je vais et il se peut qu'au bout d'une corniche je ne trouve plus rien. Cette nuit j'étais avec une amie et nous étions au summum du bonheur sur cette plage. A un moment nous y sommes seules et je vais dans l'eau et elle n'est pas froide. Il faut dire que ce n'est jamais la belle saison quand je suis sur cette plage. Tout comme j'aime, en réalité, dans ma vie. Et voilà que l'eau est bonne, que je m'y glisse et que je lui souris de tout mon corps, c'est une joie qui m'entre par toutes les pores de ma vie, de mon être. Je suis élargie, dispersée totalement avec cette eau un peu sombre mais accueillante. Je me donne à elle, je m'oublie, je me laisse. Dans une plénitude qui résonne, se donne, sans fin, sans but.

Cette nuit, après le bord de mer, me voilà en montagne. Je vis là, j'accueille les amies qui étaient à la plage. Mais la neige est tombée et nous surprend. La voiture glisse sur des centimètres de neige fraîche. Un chalet, plus haut, prêté par les beaux-parents de quelqu'un. Une ambiance de non dits. Et en même temps mon amie d'enfance qui est là et la neige l'empêche de repartir et nous nous en amusons. J'aime tant les premières neiges, il faut dire...

2 commentaires:

  1. jeanpaulgalibertmai 27, 2011

    superbe
    un flou
    vrai

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  2. je viens de relire et c'est incroyable comme, longtemps après, je vois les images exactes de ce rêve

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