mardi

samedi

C'est cet espace vide qui m'a dit que je t'aimais

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En surface tout couve, au dedans tout se dit.
Je me souviens que c'est le vide d'une pièce qui m'a fait battre tambour et savoir que je t'aimais
Choses qu'on ne sait pas encore parfois
Dans ce restaurant de bois de là-bas nous dînions souvent, tous, amis, découvertes, glissements, croisées

Un soir nuit tombée, deux mois après mon arrivée, je passe devant l'endroit et mon regard est happé.
Un vide. Ta place est libre. Je suis tremblante, je ne comprends pas.
Vide ?
Soudain je sais, tu es parti pour un mois.

Affamé l'amour s'invite d'office à ma table. Le manque est au menu et à la carte aussi.
Je revois encore ce lieu et la certitude de cet amour imprévu qui était déjà là et ne m'avait pas dit.
J'étais en surface mal voyante.
Dorénavant je t'aimais
Ce jour là je savais
L'infinitif.

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mercredi

Cet invisible

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Se détacher pour se retrouver d'aller vers soi en lumière
S'éclairer pour savoir où est l'amertume et la caresser sans partage
Ne penser qu'à l'amour car tu fais mes contours tu me protèges
Tu es la chaleur profonde de notre monde c'est le secret
Personne ne voit personne ne sait la force qui inonde
Pas de besoin c'est juste d'être maintenant que l'on sait
Avoir gagné la liberté de ne plus jamais se quitter et se sentir complètement fort
Et impuissant


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mardi

Sur la colline du mont Moi



Quand l'horizon est trop immense
Je ne veux plus bouger
C'est une altitude de vivre
Là, là là et rien d 'autre
Il n'y a rien d'autre de plus, de ceci ou de cela
Là, là, la vie 
Toute tu vois.


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lundi

Abri vert de soi

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Le retrait pour être au coeur
De l'animal sauvage tapi
Au travers des feuillages et sans bruit
Il y a trop de tapage ailleurs
La sauvage fait son nid dans la mousse et les feuilles
Dans la vie.
Elle sème l'absence sa distance et ses erreurs
Aucune ligne prévisible sur cette piste d'éclats
Où le silence se perche et puis redescend
Elle perd souvent tout ce qu'elle gagne
Fil tendu puis lâche tout ce qu'elle aimait
Inapte son désoeuvrement
Sans gants et sans mais.


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En toutes

Epaisses les circonstances n'ont plus rien à craindre qu'un écart du chemin.

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samedi

Dans ma fenêtre ouverte de juillet

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Dans la nuit un nuage rose dans la fenêtre
Mes yeux fermés s'ouvrent un peu
Rose ?
Rose élégant allongé mais dodu, rose
Il fait nuit mais rose passe, tout seul dans son royaume inconnu
Je le regarde, il a du talent , de la vue, il s'invente une vie que personne ne voit
Personne ne le croira
Sauf moi.


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jeudi

En un instant tu t'apparais

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Manger par petits bouts
Creuser sa tombe
Rouler à genoux
Pleurer pour toi pour nous
Ecouter le rien qu'il en dise
Se diluer singulièrement
Arracher la tapisserie
Laisser couler et tout à coup être en évidence de ce qui n'a jamais voulu se dire
Se faire la paix, cette délivrance
Bien plus que l'amour
Trouver son propre contour celui qu'on portait mais qu'on n'osait.





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Rouge, verte, noire, grise, jaune, violette, rose, bleue, blanche et





Etre multiplié
Il y a tant de rivières
qui ne demandent qu'à 
couler sous tes pieds.

mardi

Toute à faite

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J'écoutais le premier disque d'Higelin dans l'appartement partagé entre nous quatre. 
Tu m'apprenais à faire les pizzas de ton Italie. Comme une grande soeur, une vraie celle là. 
J'écoutais Higelin pour la première fois. Dans sa version dure comme un rock, forte comme une lance contre toute servitude.
La pizza a atterri par terre en sortant du four, à cause du moule au fond amovible. 
A-movible, déjà.

J'étais soit-disant encore mineure mais tout était de face et brandi.
Dix-sept ans, c'était mon heure.

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dimanche

Bleue toute. Et partie.

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La nuit est bleue
La noire est partie où je ne sais, tiens
Elle est en dromadaire aux Pôles blancs pour avoir l'air
La nuit n'est plus elle s'est retirée dans une stratosphère
Le soleil a pris et le jour et la nuit, son temps, sa couleur, ses bigoudis, son lit.



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vendredi

Cette route entre nous pour trouver

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Etaient-ils plus nombreux, avaient-ils le courage ?
Ils avaient dépassé et la limite et l'âge
Ils avançaient proches les uns des autres et jetaient leurs regards sur le blanc paysage.
La glace fondait lentement et ils risquaient leurs vies, juste et pas plus.

Mais c'était maintenant
Ils trouveraient le passage, leurs traces deviendraient sauvages, épaisses frappées du grand vent.
Ils avaient cette folie qui ne te quitte plus et qui n'a rien à voir avec l'envie.
Ils avaient tout laissé pour être davantage et pas moins.
Devant eux maintenant la roche devenait sombre, un glissement,  et il faudrait que chacun fasse passer son ombre.
Imperceptible moment dont tu n'as plus conscience
Car tu ne le sais pas mais de l'autre côté

Devenir.

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jeudi

Je vois une tête qui bondit au dessus des champs jaunis !

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Est-ce que tu sais
Petit et plusieurs
L'éphémère du coup de coeur dont tu fais ta maison ?
Est-ce que tu sais
Saule pleureur
Remonter ton pantalon et filer dans les champs de coton ?
Chante alors ta noirceur
File tes démons
Les gambettes sautent au dessus des épis,
Tu as traversé la barrière, tu cours vers tout ce qui te fais peur

Sauvé !


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mercredi

Et il existera un autre endroit pour se dire je t'aime, je le crois.

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Eclatante superstition tu avais oublié mon nom
Descendue à la rivière pour ne jamais te retrouver j'ai loupé toutes les pierres
Excellente réputation tu avais gagné du terrain mais vain
Je t'ai oublié Je t'ai oublié
Je ne pensais pas ce jour possible
Je pourrais le répeter ad vitam éternam et ma vie s'en remplirait
Je pourrais encore pleurer
Je pourrais
Mais je t'ai oublié
J'ai dévié notre histoire ne m'est plus contée
Passable, laissée dans un trou usagé
Mer démontée qui plate ne revient plus de ses vagues perdues
Je ne t'aime plus
Je ne t'aime plus.
Et toi aussi, je le sais.
Même du mal je ne saurais plus faire
A quoi bon à quoi jouer
Maintenant je t'ai oublié, tu le sais, le sauras tu ?
Qui viendra te le dire ?
Une pensée, un soupir, cette petite voix quand tu t'endors et tu me vois encore
Et tu ne me vois plus.
Je te garde comme un jouet, un si beau souvenir, ainsi nous sommes faits
Jusqu'au dernier jour ils perdurent et viendront bercer notre peine pour devenir folle
Et bien plus
Au fin fond où nous serons reclus
Je ne te perdrai plus
Nous marcherons ensemble jusqu'au creux de la rivière mains nues
Se dire nos dernières prières
Tu vois, qui l'aurait cru ?


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Ma ligne de flottaison

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En désespoir, en devenir
On flotte sur cette illusion
J'ai tenté j'ai regardé
Maintenant serais je aveugle ?
Heureusement tu es là, tu ne veux rien d'autre
Toi.

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mardi

Brisée douce avec ardeurs

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Couleurs de l'humeur
Tissus au vents
Clochette qui tinte dans les nuages

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vendredi

Bruissement, au jour contre et le clair du sombre était




Oui, tiens
C'est juste cela que je veux dire

Cette impertinence
D'être là ou pas
Naître un peu plus
Au lever transparence
Glissando indolent
Impatient d'écouter juste
Au travers
Ce que toi seul tu vois.