vendredi

Penche à tire d'elle

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Aimer trop la vie ce n'est pas une vie
C'est penchée sur le rebord toujours en défaillance
Métamorphosée chaque minute
Aimer trop la vie c'est être en culbute de tout
De trop.

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Statue de pierres


Parfois pour ce qui te semblerait rien je deviens statue de pierres
Le sang ne circule plus dans ma vie, ma joie est blafarde
Ce sang est froid et je suis retraite défaite pétrifiée
Pour ce qui te semble rien parce que tu n'es pas 
Tu n'es pas celle qui bat en moi
Le vide se remplit tout à fait de cette impossibilité
Cette maladie je sais mieux la reconnaître
Je dois la laisser couler
Je me tais dans la maison, je me tais dehors, je me tais dedans, je me tais dans la voiture, je ne veux plus faire les courses, je n'ai rien à regarder et rien à faire. 
Je ne suis tout simplement pas là. Je dois être seule sans tes regards qui regardent un vide, une absente
Et tu ne sais pas
Personne ne sait nos absences, ce trépas de l'âme, cette inquiétude qui perle et ne peut respirer à moins de tout emporter
Statue de pierres se tait
Attend son déluge, attend que les symptôme passent,  que la mémoire interne ait fini son trajet, que remonte la bulle de la noyée sur place.
Et je souris à nouveau et tu ne sais rien
Tu ne sais rien et c'est très bien
Je ne veux personne dans ce terrible voyage
Moi c'est bien trop déjà.

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dimanche

Les étoiles sont en pluies

Pluie d'étoiles cette nuit
Descendue directement de haut en bas
Placées à la verticale sans limite dans le ciel
Au ras du sol et carlingues ouvertes sans bouclier
Flocons de neige perdant toute mesure restés dans l'air accrochés

J'ai cru avoir changé d'hémisphère ou de planète tout en emportant avec moi l'exacte ouverture depuis ma fenêtre, mon carré d'as
Elles avaient pris d'assaut toute notion de réalité
Elles n'étaient plus à leur place
Quelle place ?
Une vie magique là où cela leur plaît
Cela leur plaît..








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jeudi

Amoureuse de l'inconnu

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J'aime ce que je ne sais pas 
et qui espère que je me laisserai faire.

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mercredi

Le coeur humain ne va pas bien

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Le coeur qui bat est humain il ne sait rien faire d'autre
Se précipiter dans des précipices c'est sa nature

Le coeur humain est humain il ne sait pas voir ses failles
C'est comme si ses mains refaisaient leur peau chaque fois et devenaient angéliques sans sentir le danger

Le coeur humain est sans foi ni loi toujours bataille
C'est un mauvais guérilléro en campagne il a perdu son latin, son spanish et ses murailles
Il n'a pas de cartouches dans son colt au revers de sa veste à l'envers

Le coeur bat et se fatigue souvent pour rien mais rien il prend pour compter son pesant dans sa pampa marocaine, ses escaliers byzantin
Il ne sait rien
Perdu sa tête en de curieuses galères, conquêtes de son propre territoire il ne sait lire aucune carte 
Et bat le major et la majorette à coup de trompette

Le coeur humain bat comme un espingouin sans trottinette sans se retourner il veut toujours faire la fête
Il n'a aucune jugeote et pas de culottes

Le coeur humain est tout nu et ce n'est pas bien de prendre si froid au bal des humains.

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mardi

Un vélo dans la tête

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Le bonheur tout nu dans la poche
Comment voyager plus légèrement ?

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Je n'ai pas photographié les tournesols cette année
Il y a un temps pour tout.



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lundi

Hier soir

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La nuit s'est couchée
Bleu électrique
L'orage de l'après-midi peut être
Aura laissé tout en largeur
Un refus de noirceur

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mercredi

L'enfant qui sait, un jour s'en va

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Descendue dans le jardin elle avait sa petite valise rouge
Elle la tenait par la main, incertaine
Comment franchir le portail ouvert ?
Au delà la route, remplie d'inconnu
Elle était remontée, rageante, le long de l'allée de roses
Quand sera le moment ?
Plus tard, sans aucun doute.

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dimanche

Flou d'amour







Non je ne veux pas tout
Comprendre
Ni même savoir tout
Voir non plus je ne chercherai pas

Juste ce flou où m'étendre
Et dans ton amour enfin me rendre.

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jeudi

Au dessus des toits, au dessus de moi.



Un ciel pour toi, figures toi
Un ciel au-delà
Juste comme ça.
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mercredi

Rêve d'évi-danse

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J'ai rêvé que je dansais, enfin... je rejoignais un drôle de cours de danse. J'allais pour prévenir qu'une amie ne pourrait y assister et étant venue spécialement sur place je demandais l'autorisation de rester. Je n'arrivais pas à me décider d'ailleurs et leur réponse était floue, en actes plus qu'en mots.

Deux personnes animaient. Une danseuse métis, arabe ou indienne, un mélange de tout cela, je crois, presque naine et contorsionniste et un grand danseur aux cheveux noirs, avec un costume théâtral. Une grande veste lâche à épaulettes.
Les exercices proposés étaient puissants et décontractés. Beaucoup de pas scandés, à l'espagnole, des jetés, des sauts dans tous les sens, et qui rebondissaient sur le mur gaiement. Beaucoup d'envols, de rythme à quatre ou à deux, dans un grand espace. Beaucoup de joie. Nous portions des tenues à l'image du danseur. Lâches, tissus roulants et tourbillonnants, couleurs, voiles. J'avais le sentiment de retrouver mes sources, ma famille de corps.

A un moment donné un drame se passe sur une grande terrasse en marbre, au dehors. C'est la nuit. La danseuse est assassinée. Il reste sa tête au sol, comme une statue, et avant qu'elle ne ferme les yeux je lui chuchote " Je sais que ce n'est pas vrai. Je trouverai qui a fait cela. Je sais que ce n'est pas vrai."

Avant de venir j'étais dans un bus dans une grande ville inconnue nommée Toulouse mais entourée de hautes collines et de carrières d'ocres roses et jaunes. Le temps s'est tout à coup rafraichit mais je garde ma robe et mes sandales mais...en chaussettes, et c'est très moche, les chaussettes sont trop grandes. Je laisse sur le parking d'une colline sableuse mes parents ou une famille ?  ou tout un groupe ? C'est le soir, je prends ce bus pour aller à ce stage de danse. Je demande des tas de renseignements au chauffeur, une femme, car je ne sais où descendre et je ne sais comment revenir ensuite. Elle me rassure sur les horaires et les arrêts. Ensuite j'arrive bien dans la salle de danse. Tout le monde dépose de ci de là ses affaires. Sacs, vestes, foulards, tout est coloré. La salle est dans une pénombre orangée et je parle aux deux danseurs. En me répondant, la danseuse fait des exercices acrobatiques tout en restant assise au sol. Je suis impressionnée. Ils me sourient et ne semblent pas intéressés par mon excuse pour être là " Je viens à la place de...qui ne peut venir". Ils me renvoient leur silence et leurs regards en coin pour toute réponse. L'air de dire "Tu sais ce que tu as à faire". 

Je me vois ainsi, plus tard, à la fois dansant mais pas tout à fait sûre d'en avoir le droit à cet endroit. Mais tous autour m'indiquent que le droit n'est pas à prendre ou à quémander ici, il est en toi, très simplement. Tout le monde va, danse, sans penser, sans qu'il y ait de différences entre les uns et les autres. C'est le corps qui parle, qui saute, trépigne, tourne, embrasse l'espace et les danseurs autour. A un moment je suis proche de quelqu'un, nous faisons des pas ensemble, nous continuons, nous jouissons de cette découverte, de cette harmonie, telle que la danse le permet, elle seule en de tels moments fabuleux. Nos mains glissent et se prennent. Je vois nos deux mains. Mon coeur bat de joie. Je me réalise. Le bonheur se remplit totalement. En boucle vivante nous sommes parcourus, simplement, d'évidence.


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lundi

Pluie folle évadée du reste

Pluie






Tout à peau là
Courante
Vie cogne-moi contre




Pluie bruit folle mousson en robe lavée
Je te connais comme si je t'avais faite en mémoire troussée






Trempe moi jusqu'aux os
Dévale précipitée ôte- moi la peau
Pluie sauvage caracole en tête de mes idées
Lourde pluie
Vole détache ne laisse rien de moi à l'abri

Pluie.


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dimanche

Pensées de nuit, en vol.



Je me lève la nuit je me dis "Que vis tu ?"
Seuls mes cheveux entourent mon visage

Dans le lit il est minuit la lune emprunte la fenêtre
Même à moitié elle m'occupe toute
A quatre heures, des étoiles par grappes, titubent
Et puis toujours, un peu après, cette lumière clignotante qui passe en ligne diagonale, frôle un morceau d'étoiles, parcourt sa trajectoire suivie d'une autre plus discrète

Puis il y a ce moment où le ciel n'a plus de couleur.
Ce délavé triste, les lumières absentes, les astres éteints et pas encore le soleil.
C'est le moment où les vieux choisissent de partir. Ni aube, ni nuit, ni jour.
C'est le moment. Ni lune, ni étoiles, ni soleil, la vie en retrait retient son souffle. Faire de même.

C'est le moment où je ferme les yeux et où ne pas penser.
Et puis le jour.


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