mercredi

D'un bout à l'autre .


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La séparation c'est l'acte de naissance et de mort,
de survie et de renaissance
Le cri primal
Le cordon déchiré qui relie
Entre les femmes et les hommes
Entre les hommes
Entre femmes et femmes
Enfants et adultes
Femmes et enfants
Force et lâcheté
Boucle sans fin
Fil à dénouer et emmeler
Il n'y a pas d'erreur
Juste ton comptant d'un bout à l'autre
Pas d'Un ni d'Une
La vie en tant de mouvements ne peut se défaire, au contraire.

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mardi

Neige en route

La neige est dans l'air et s'empare du ciel
Elle a pris la route pour venir te voir
Tu peux le sentir à cette odeur et ce mordant
Les heures sont comme en attente et retiennent le souffle
Bientôt le ciel viendra encore nous étonner
Et tout refaire, machine arrière, pleine enfance, émerveillement.

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dimanche

La plage des rêves

Il y a toujours cette grande plage. Elle est de toutes les plages un mélange, je crois. Elle est large, et de temps en temps des rochers au bord on créé comme de larges criques. 
Elle est bordée d'habitations mais qui n'étouffent rien, suffisamment loin par endroits. Elle a une promenade piétonne tout du long. La plage danse le long de la côte, parfois une corniche, un resserrement, parfois une étendue où tu vois loin mais dans la perspective on voit toujours un édifice ou quelque chose qui scanderait l'allure, ancrerait le regard. Comme ces hôtels construits dans les rochers.

Parfois la route tourne, parfois elle est plate et lisse comme l'étendue longue d'un beau sable. Souvent il y a des vaguelettes et régulièrement des coups de vents qui font déserter la plage sauf pour moi. C'est quand les vagues sont les plus fortes que je m'y retrouve seule ou avec un ou deux amis. Nous jouissons de cet endroit pour nous, comme notre secret.
Dans ce rêve avec toujours cette plage, même si elle se déguise d'un rêve à l'autre, je marche. J'habite aussi, dans un hôtel ou une maison en bordure. Je traverse des couloirs et des pièces qui vont d'une habitation à l'autre. Je reçois des personnes. Je vais d'un lieu à l'autre. Ou bien je vais, tout au long de la plage, comme en ma mémoire, comme traversant toutes mes vies à la fois, tous les endroits que j'ai habité ou laissé derrière moi avec ce désir. Ce désir de vie.

Toujours le paysage de ce rêve m'enchante, comme un amoureux. Jamais acquis mais où je peux enfin poser mes pieds, secs ou mouillés. Parfois je marche sans savoir où je vais et il se peut qu'au bout d'une corniche je ne trouve plus rien. Cette nuit j'étais avec une amie et nous étions au summum du bonheur sur cette plage. A un moment nous y sommes seules et je vais dans l'eau et elle n'est pas froide. Il faut dire que ce n'est jamais la belle saison quand je suis sur cette plage. Tout comme j'aime, en réalité, dans ma vie. Et voilà que l'eau est bonne, que je m'y glisse et que je lui souris de tout mon corps, c'est une joie qui m'entre par toutes les pores de ma vie, de mon être. Je suis élargie, dispersée totalement avec cette eau un peu sombre mais accueillante. Je me donne à elle, je m'oublie, je me laisse. Dans une plénitude qui résonne, se donne, sans fin, sans but.

Cette nuit, après le bord de mer, me voilà en montagne. Je vis là, j'accueille les amies qui étaient à la plage. Mais la neige est tombée et nous surprend. La voiture glisse sur des centimètres de neige fraîche. Un chalet, plus haut, prêté par les beaux-parents de quelqu'un. Une ambiance de non dits. Et en même temps mon amie d'enfance qui est là et la neige l'empêche de repartir et nous nous en amusons. J'aime tant les premières neiges, il faut dire...

jeudi

L'Aujourd'hui

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La douceur et la beauté de nos jours qui sont parmi les plus beaux. Et je le sais tant que cela me fait peur. Et je le sais tant que je les aime tant.

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Quand tu n'es pas à ta place



Tu sais que tu n'es rien, hein ? Je te l'ai dit ?
Comment ? Tu veux tout ?
Serais-tu à ce point à genoux ?
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mardi

Le pull de la vie !

Pour le pull de la vie si tu veux de longues manches, pas besoin de bigoudis
Samedi et dimanche avant la messe colle lui sur les fesses des bananes et de l'organdi
Pour le pull de la vie si tu veux des couleurs pars à la pêche, n'aie pas peur
Pas de dentelles  ni de faux col ni d'envergure de ouistiti
Pour le pull de ta vie vois les choses en mailles lâches, la lâcheté sied aux imprévus
Cours et bâtons rompus, ne cherche pas à savoir si le nombre des années
Change les pelotes à foison, mélange les mélangés, les trous dans l'encolure, arrache la figure
Pour le pull de la vie il faut des manches en pagaille je te dis et pour les pieds des gants, des noisettes, des opinel, des rallonges.
Pour le pull de ta vie en croix en salsifis, ne roule pas trop vite, prends le mohair au tournant, prends des aires.
Au grand péage du temps défonce les barrières.

dimanche

Tricotons


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Et comment la dire la petite poche kangourou qui s'agite et noue ?
On ne veut plus pleurer parfois, et on pleure autant que possible,
et c'est nous.
Tant de contradictions font nos vies. La laine se file lentement. 
Je veux un grand pull pour la vie.
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vendredi

L'entre deux vies

C'est un rêve entre deux vies, pleinement en moi, dans cette surface profonde en nous, multipliée.
Je suis d'abord dans une vie sur l'île de ma mère. Tout s'improvise, comme des vacances qui se prolongent, trouvent leur nid, un espace gai et partagé naturellement. Des membres aimés de ma famille nous rejoignent et je vais te chercher à l'aéroport. Tu vas séjourner un temps puis tu repars.
La vie dans cette vie de vacances sur l'île aimée continue. J'y reste, tout est simple. Mais tout à coup une panique me prend. J'ai tout oublié des autres vies ? Je t'ai oublié ? Je ne vis pas là, où ai je la tête ? Tu m'attends sûrement chez nous, mais depuis combien de temps ?? Je suis tombée dans un espace-temps sans toi.

Je pars et retrouve la maison. Inquiète, honteuse de t'avoir oublié. C'est une maison d'un pays chaud, peut être asiatique mais peut être autre. Une maison en béton peint en blanc, les murs blancs à l'intérieur. Une grande pièce à vivre au rez-de-chaussée, où il y a un grand lit au milieu où tu dors. Des fenêtres, une porte-fenêtre, le tout avec moustiquaires usagées. Dehors c'est calme, comme une arrière-cour, un jardin ?, le silence, la chaleur étouffée mais pas brutale, ouverte. Il y a un escalier en bois, comme pour aller vers une mezzanine.

Je me glisse dans le lit, c'est cette autre vie. Enfin nous voilà. Je ne sais pas quoi penser.Peut on être enfin rassurés de ne plus se perdre ? Il y a un autre lit, on dirait que d'autres personnes dorment ici. Tu entr'ouvres les yeux avec douceur. Tu as des yeux d'enfant qui m'attendait. Je caresse ton visage et ta joue lentement. Je retrouve ma vie, le présent, éphémère pour toujours. Tu sembles m'implorer. Simplement ton corps ne bouge pas, les tissus autour de toi, juste ta tête qui dépasse des draps, tes bras repliés vers ton cou, juste tes yeux qui s'ouvrent à peine et se ferment et laissent faire. Voilà que, très simplement, je t'épluche la tête devenue une mangue ! Je l'épluche à l'asiatique, le couteau glissant vers le bas délicatement, lamelles après lamelles et dessous la chair est jaune et fragile.

Quelqu'un alors est dans l'escalier, une amie, qui me dit qu'il y a un nid de moustiques. Je lui dis de soulever ce grand plateau accroché au mur, elle le fait et dessous une nuée de bestioles prêtes à s'envoler. C'est inquiétant, il faudra faire venir des spécialistes pour désinfecter. Je vois aussi que les fenêtres ont été mal fermées dans cette maison inoccupée depuis quelque temps. Les moustiquaires sont vieilles, elles laissent tout passer.
Toi tu ne bouges pas, tu restes statique dans ce lit. Je m'y glisse. Nous voulons que cette vie s'arrête là et que quelque chose soit sûr, nous ne bougerions plus, nous serions là dans cette vie, celle ici.

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mardi

L'eau

On ne peut pas vivre d'amour et d'eau fraîche ?
C'est vrai, c'est l'eau qui pose problème.
Pas facile de rester fraîche, risque de tiédir, voire de prendre un goût mauvais.


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lundi

Echo

J'ai passé toute ma nuit avec les mots.
Au matin je n'avais rien oublié.
Une nuit pareille elle te fait lever à l'aube et tout rassembler.



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( en clin d'oeil à nos commentaires sur "Aimant")

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dimanche

Combien toi ?

Trois histoires, quatre gouttes, une récolte, dix moissons
Contre mon corps vingt raisons
Tout l'oubli s'y perd, aucune route ne vient
Trente-trois rassemblements n'y trouvent leurs petits
Une centaine de déroutes ont fait leurs nids
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Suis-je l'abri tout trouvé de moi-même ?

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samedi

Amour

Je t'aimerai coule de source
Je t'aimerai comme la mousse
Je t'aimerai Joie
Je t'aimerai comme ça.

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vendredi

Aimant

Je recule vers toi
C'est un de mes défauts, mineur,
Un léger strabisme
A cause des yeux derrière ma tête.

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mercredi

La tasse , le thé, la plume

Trempée la plume au corsage, le miroir de côté. Les pas sortent d'abord mais elle a oublié la clé. Elle doit remonter les pages, se servir un thé. De Chine ou même d'avantage. Un goût fort et fumé. Tiens cela fait longtemps ? De quoi t'aperçois-tu ?
Trempée la plume avait l'air sage mais tout avait disparu. Remontée le long du corsage elle a vue. Et même des avantages sans superflus. La tasse penchée à moitié, pas sûre de vouloir rester. Noir et passé.

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samedi

Rêve encore

Je suis dans un endroit escarpé plein de maisons très belles à flanc de colline. Je ne sais pas s'il y a la mer en dessous, on pourrait le penser.
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J'erre sur les sentiers une fois de plus à moitié fugitive. De nulle part implantée, je sillonne les chemins entre les maisons. De grandes maisons. Parfois le sentier est une terrasse en bois, tout simplement des pontons, des entrelacs d'escaliers qui zigzaguent. Parfois il faut passer directement sur la terrasse d'une maison pour retrouver le sentier plus loin.
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Il y a de grandes fenêtres et beaucoup de maisons vides mais l'une d'elles est grande ouverte et j'entends de très beaux chants. Une chorale, des professionnels sans doute car l'harmonie est profonde, de multiples voix d'hommes s'entre-mêlent parfaitement. Ce chant est comme une vague. Il s'étale. C'est merveilleux. J'ai la mélodie en tête, son mouvement.
Je ne distingue que le haut des têtes à travers la fenêtre d'une belle pièce, spacieuse
Le chef d'orchestre me voit et baisse les stores en bambou.

Je reprends mon trajet, j'enjambe une balustrade.
Serais-je une cambrioleuse ? Cambrioleuse de vue, d'atmosphères, d'escaliers qui montent et redescendent toujours plus serrés contre la falaise ? Je suis en maraude de là. Je scrute et vire et cherche. La musique est restée en moi, les choeurs reprennent de plus belle. La répétition se poursuit.

Je me réveille, j'ai exactement l'air dans la tête, je le connais. La vague m'a parcourue. Quelques instants plus tard, elle part. Ce monde a disparu. Pourtant j'y étais. C'était moi.




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mercredi

Failles je suis


Je suis failles
Ne regarde pas tu tomberas
En bas de haut
Sans moi

Je suis failles
Celle là trop tôt
Je
Faille d'en haut
Bas je ne sais pas
Ce que je vaux

Je trouble et encore
Je faille sous la peau
Trop Tout
Je me sais mais
L'enveloppe et le fruit
Je suis
Et
J'ai failli.





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dimanche

Des papillons ?



Il y a des papillons

Qui se foutent de tout

De tout

Des papillons.

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lundi

Echappatoire

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Le temps précieux coulait de nos yeux.
" Il est temps de s'en aller"
Il faut savoir briser
Descendait sur la brume cet air inattendu
On a pris les bagages et commencé la descente vers la route, en dessous.
L'ombre s'agrandissait sur l'herbe de la colline, tu ne voulais pas être vu.

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mercredi

Passagère



Passagère, tu viens d'une famille où tôt on quitte le nid.
Il y a cette distance, le goût des départs violents et l'indocilité.
Passagère, tu n'as au fond, pas de famille à habiter pour tes vieux jours.
Tu es seule.
Alors tout ce qui peux t'attacher et te faire oublier ta solitude te rend heureuse, de façon momentanée.
Mais passagère, tu veux n'être sûre de rien. 
Tu ne crois qu'au mouvement. Le mouvement des lèvres, et celui des yeux. Le mouvement des mains quand le bateau se soulève. 
Passagère tu ne crois plus rien.
Tu n'as plus de parents, tu n'as plus de sang proche, tu dois tout inventer.
Tu inventes tes proches, de la réalité.
Tu inventes des mots, tu fais valser. 
Tu sautes, tu danses, tu te fous de ce que vous pensez.
Tu ne veux pas de cette vie indifférenciée.
Chez toi on te promettait la différence.
On t'a dit que tu n'étais pas comme les autres.
Passagère, tu vois bien dans leurs yeux, l'entrée et le dessert et leur étonnement au milieu.
Il te reste LUI. Il t'aime pour toute sa vie. Il t'aime pour cela. Parce que tu es une très singulière  et qu'ailleurs tu l'emmènes. Il t'aime pour ne jamais s'ennuyer et pour que la vie braille entre vos doigts. Il t'aime pour ce que tu ne seras pas. Jamais, il a dit comme ça.


...

Entre-coeur

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Toute petite la fenêtre entre mon coeur et moi chantait tout bas.
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lundi

D'ombres

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A l'ombre portée j'ai déroulé un fil. Qu'en reste-t-il ?

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mercredi

Le rêve fidèle comme moi

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Cette nuit dans une petite maison à un étage avec un petit escalier et beaucoup de bordel près de la salle de bains, tu m'attendais. La ville était maritime. Un vent en rafale, un parc avec une arène et des spectacles de danse et de pelote basque. Mais ce n'était pas là-bas, c'était ailleurs. Là où nous nous retrouvons et où tu me demandes de choisir. C'est toujours la même sensation et ce choix me tord le coeur. Je veux te retrouver pour toujours, te garder infiniment mais je ne veux pas me passer de lui. Je veux finir ma vie dans son amour, je ne veux pas le laisser sur le côté.
Toi tu es désemparé comme chaque fois, chaque rêve. Tu es à un moment de ta vie où tu veux me revenir, tu veux que je te revienne, toute et tout le temps. Toute. Tu n'as pas la notion de partage, de demie-mesure et pas cette fois là. Car c'est le rêve ultime, notre ultime vie, celle laissée quelque part entre deux villes, deux trains, deux avions, dans notre ancienne existence. 
Quatre ans à ne plus avoir de corps que pour toi, à ne plus rien savoir de moi, quatre années passionnelles valent bien ces piqûres de rappel dans mes nuits d'aujourd'hui. Je le consens. Ma vie ne serait pas du tout celle de ce matin si je ne t'avais pas tout donné. A toi.
Mais ce rêve là emportait la réalité, j'étais plongée complètement dans cette ville nouvelle, ces rues qui menaient chez toi. Je venais de passer la nuit auprès de toi et je réalisais qu'il me fallait retrouver ma maison, mon amour, et que je n'avais prévenu personne de cette absence. J'étais tombée dans un trou d'espace-temps et j'étais paniquée de mon retour ailleurs. Et puis tu voulais que je vienne vivre là et je découvrais cette ville inconnue. Cette ville qui n'existe pas. Mais où tu habites dans ta petite maison où tu me veux. Tout était puissant, envouté par nous deux, par notre force. Toi pour lequel mon corps était fait. Toi pour lequel j'ai parcouru quatre années le coeur battant, sans compter, sûre de te prendre à l'arrivée, avec tes bagages. Et ce fut fait.

Cette ville est la nôtre. Elle est celle des impossibles qui supplient la réalité de les réaliser. Elle est celle de la passion têtue, ivre, qui ne lâche jamais. Et si ce n'est le jour, ce sera la nuit, les yeux fermés, dans un sommeil vivant, rempli.
J'aime que tu sois resté ainsi dans ma  vraie vie, même si au réveil j'ai une peur subite, écrasée par le poids du choix à faire. Mes yeux s'ouvrent sur le matin et je me calme assez vite. Car il y a une seule chose dont je suis sûre. Les déchirements sont passés, dépassés, caressés, choyés, délivrés de la terreur de devoir exister

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dimanche

S'étendre dans le bonheur

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Le jour n'est pas toujours si petit, mon amour.

..

samedi

Un tour et puis.

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Le rien que tu laisseras vaudra-t-il cette peine ?

Je pense chaque jour au moment où je vivrai sans toi
Je pense chaque jour au moment de partir
De cette vie
Ne plus tenir à rien.

En fin.

Et puis j'aurais laissé de ma petite graine
Chez toi et toi
Même de loin
Croisé ces chemins

Partir alors vaudra la peine de s'éloigner et lâcher ce rien
Devenue lente et diffuse évaporée répandue
Puisqu'il le faut bien

Je suis sûre qu'au bon moment on pense à ceux déjà partis
Et enfin ils jouent leur rôle de réconfort
On ne pleurera plus leur absence, on est heureux de l'ultime partage
Passer par là où eux

Ils ont déjà fait ce grand voyage
Se rejoindre un peu, cet impossible à découvrir
Ce grand passage
En faut-il peu en faut-il beaucoup ?

Je voudrais sourire jusqu'au bout.




dimanche

L'absolu rien

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Dans l'absolu il n'y a rien
Juste toi qui dévale en plein.

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samedi

Hier

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Douceur de riens
Douceur d'un temps
Dans le vert et le gris
Les olives pendent au cou
Le raisin est d'un bleu
Le regard se lève
Douceur du temps
La lumière étincelle
Deux filles marchent lentement.

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lundi

L'eau du Temps

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Dans l'écuelle du temps la Belle se trempe imprudemment
Sans toucher l'argile, les feuilles tombent et glissent sous ses pieds
Elle, elle fragile
Avance et prend sa bolée
Du cidre d'or, elle trempe ses doigts et au bord du cou, comme un précipice, laisse un trait d'éternité avant de plonger.

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dimanche

On aime

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On aime tant
On aime tellement
On aime tout le temps
On aime comment ?

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vendredi

Offrande

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Le gris est enveloppant, il prend des gants avec la vie
Ce matin la pluie est fine autour de lui, le ciel remplit.

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jeudi

Chaud

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Le chat contre mes reins
J'ai mis du chocolat chaud dans nos tasses.

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mercredi

Des sons, des couleurs.

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Bleu
Bleu est la couleur de ton corps
Et je m'avance dans la nuit

Rouge
Rouge au dedans
Un caramel fondant

Noire
Je suis à te croire
Tu veux que je te protège du
Noir

Dans
Est-ce que nous tentons
Ton cou, ton menton, tes paupières, tes mains
Par dessus tout, toutes tes mains sur mes genoux, sur mon ventre

Blanc
Tu l'aimes pour ce qu'elle laisse faire sans rien dire
Pour l'élégance, un leger lourd porté
Tu y prends toujours garde, attentionné

Femme
Tu dis que tu es, je dis que je suis
Mi femme mi homme nous aimons ce trouble
Le sexe en chemin s'essaye et ne sait rien

Il faut la brèche laisser, la faille exister
Les couleurs d'entre nous.



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lundi

Woman puzzle



Bouts de femme de-bouts
En détachée détachement
Apparences aux cent tours de soi
Mise en plis sans repassage, c'est dérangeant
Ce ménage plein d'illusions de ses contentements
Ses colères sont secrètes
Ses baisers des amants

Mille valses tout le temps.

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mardi

Homme, musique, femme.


Aujourd'hui c'est jour de grève. L'avantage aussi c'est la musique. Les bandes de Radio France sont épatantes. Je les aime. Je me demande toujours comment ils font pour ajuster tous ces morceaux tous géniaux, tous là où il me faut.

La musique c'est plus que tout. C'est le plus de tout.
Parfois j'en écoute peu et je sais pourquoi c'est parce qu'elle me fait complètement déborder de moi. Elle m'arrache à tout et je ne maîtrise rien.
Alors la nostalgie pourrait m'envoyer au fond. Ou bien la danse me rendre amoureuse du premier beau et lumineux qui passerait. J'ai déjà fait, je n'ai jamais regretté d'ailleurs. Alors ?
La musique, la musique. Est aussi forte que la photo de cet homme. Qui me fout des frissons, nom de nom.

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vendredi

Infiniment






Avec rien qui s'accroche à tout en porte-bagages de vivre.

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Penche à tire d'elle

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Aimer trop la vie ce n'est pas une vie
C'est penchée sur le rebord toujours en défaillance
Métamorphosée chaque minute
Aimer trop la vie c'est être en culbute de tout
De trop.

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Statue de pierres


Parfois pour ce qui te semblerait rien je deviens statue de pierres
Le sang ne circule plus dans ma vie, ma joie est blafarde
Ce sang est froid et je suis retraite défaite pétrifiée
Pour ce qui te semble rien parce que tu n'es pas 
Tu n'es pas celle qui bat en moi
Le vide se remplit tout à fait de cette impossibilité
Cette maladie je sais mieux la reconnaître
Je dois la laisser couler
Je me tais dans la maison, je me tais dehors, je me tais dedans, je me tais dans la voiture, je ne veux plus faire les courses, je n'ai rien à regarder et rien à faire. 
Je ne suis tout simplement pas là. Je dois être seule sans tes regards qui regardent un vide, une absente
Et tu ne sais pas
Personne ne sait nos absences, ce trépas de l'âme, cette inquiétude qui perle et ne peut respirer à moins de tout emporter
Statue de pierres se tait
Attend son déluge, attend que les symptôme passent,  que la mémoire interne ait fini son trajet, que remonte la bulle de la noyée sur place.
Et je souris à nouveau et tu ne sais rien
Tu ne sais rien et c'est très bien
Je ne veux personne dans ce terrible voyage
Moi c'est bien trop déjà.

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dimanche

Les étoiles sont en pluies

Pluie d'étoiles cette nuit
Descendue directement de haut en bas
Placées à la verticale sans limite dans le ciel
Au ras du sol et carlingues ouvertes sans bouclier
Flocons de neige perdant toute mesure restés dans l'air accrochés

J'ai cru avoir changé d'hémisphère ou de planète tout en emportant avec moi l'exacte ouverture depuis ma fenêtre, mon carré d'as
Elles avaient pris d'assaut toute notion de réalité
Elles n'étaient plus à leur place
Quelle place ?
Une vie magique là où cela leur plaît
Cela leur plaît..








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jeudi

Amoureuse de l'inconnu

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J'aime ce que je ne sais pas 
et qui espère que je me laisserai faire.

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mercredi

Le coeur humain ne va pas bien

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Le coeur qui bat est humain il ne sait rien faire d'autre
Se précipiter dans des précipices c'est sa nature

Le coeur humain est humain il ne sait pas voir ses failles
C'est comme si ses mains refaisaient leur peau chaque fois et devenaient angéliques sans sentir le danger

Le coeur humain est sans foi ni loi toujours bataille
C'est un mauvais guérilléro en campagne il a perdu son latin, son spanish et ses murailles
Il n'a pas de cartouches dans son colt au revers de sa veste à l'envers

Le coeur bat et se fatigue souvent pour rien mais rien il prend pour compter son pesant dans sa pampa marocaine, ses escaliers byzantin
Il ne sait rien
Perdu sa tête en de curieuses galères, conquêtes de son propre territoire il ne sait lire aucune carte 
Et bat le major et la majorette à coup de trompette

Le coeur humain bat comme un espingouin sans trottinette sans se retourner il veut toujours faire la fête
Il n'a aucune jugeote et pas de culottes

Le coeur humain est tout nu et ce n'est pas bien de prendre si froid au bal des humains.

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mardi

Un vélo dans la tête

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Le bonheur tout nu dans la poche
Comment voyager plus légèrement ?

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Je n'ai pas photographié les tournesols cette année
Il y a un temps pour tout.



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lundi

Hier soir

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La nuit s'est couchée
Bleu électrique
L'orage de l'après-midi peut être
Aura laissé tout en largeur
Un refus de noirceur

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mercredi

L'enfant qui sait, un jour s'en va

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Descendue dans le jardin elle avait sa petite valise rouge
Elle la tenait par la main, incertaine
Comment franchir le portail ouvert ?
Au delà la route, remplie d'inconnu
Elle était remontée, rageante, le long de l'allée de roses
Quand sera le moment ?
Plus tard, sans aucun doute.

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dimanche

Flou d'amour







Non je ne veux pas tout
Comprendre
Ni même savoir tout
Voir non plus je ne chercherai pas

Juste ce flou où m'étendre
Et dans ton amour enfin me rendre.

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jeudi

Au dessus des toits, au dessus de moi.



Un ciel pour toi, figures toi
Un ciel au-delà
Juste comme ça.
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mercredi

Rêve d'évi-danse

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J'ai rêvé que je dansais, enfin... je rejoignais un drôle de cours de danse. J'allais pour prévenir qu'une amie ne pourrait y assister et étant venue spécialement sur place je demandais l'autorisation de rester. Je n'arrivais pas à me décider d'ailleurs et leur réponse était floue, en actes plus qu'en mots.

Deux personnes animaient. Une danseuse métis, arabe ou indienne, un mélange de tout cela, je crois, presque naine et contorsionniste et un grand danseur aux cheveux noirs, avec un costume théâtral. Une grande veste lâche à épaulettes.
Les exercices proposés étaient puissants et décontractés. Beaucoup de pas scandés, à l'espagnole, des jetés, des sauts dans tous les sens, et qui rebondissaient sur le mur gaiement. Beaucoup d'envols, de rythme à quatre ou à deux, dans un grand espace. Beaucoup de joie. Nous portions des tenues à l'image du danseur. Lâches, tissus roulants et tourbillonnants, couleurs, voiles. J'avais le sentiment de retrouver mes sources, ma famille de corps.

A un moment donné un drame se passe sur une grande terrasse en marbre, au dehors. C'est la nuit. La danseuse est assassinée. Il reste sa tête au sol, comme une statue, et avant qu'elle ne ferme les yeux je lui chuchote " Je sais que ce n'est pas vrai. Je trouverai qui a fait cela. Je sais que ce n'est pas vrai."

Avant de venir j'étais dans un bus dans une grande ville inconnue nommée Toulouse mais entourée de hautes collines et de carrières d'ocres roses et jaunes. Le temps s'est tout à coup rafraichit mais je garde ma robe et mes sandales mais...en chaussettes, et c'est très moche, les chaussettes sont trop grandes. Je laisse sur le parking d'une colline sableuse mes parents ou une famille ?  ou tout un groupe ? C'est le soir, je prends ce bus pour aller à ce stage de danse. Je demande des tas de renseignements au chauffeur, une femme, car je ne sais où descendre et je ne sais comment revenir ensuite. Elle me rassure sur les horaires et les arrêts. Ensuite j'arrive bien dans la salle de danse. Tout le monde dépose de ci de là ses affaires. Sacs, vestes, foulards, tout est coloré. La salle est dans une pénombre orangée et je parle aux deux danseurs. En me répondant, la danseuse fait des exercices acrobatiques tout en restant assise au sol. Je suis impressionnée. Ils me sourient et ne semblent pas intéressés par mon excuse pour être là " Je viens à la place de...qui ne peut venir". Ils me renvoient leur silence et leurs regards en coin pour toute réponse. L'air de dire "Tu sais ce que tu as à faire". 

Je me vois ainsi, plus tard, à la fois dansant mais pas tout à fait sûre d'en avoir le droit à cet endroit. Mais tous autour m'indiquent que le droit n'est pas à prendre ou à quémander ici, il est en toi, très simplement. Tout le monde va, danse, sans penser, sans qu'il y ait de différences entre les uns et les autres. C'est le corps qui parle, qui saute, trépigne, tourne, embrasse l'espace et les danseurs autour. A un moment je suis proche de quelqu'un, nous faisons des pas ensemble, nous continuons, nous jouissons de cette découverte, de cette harmonie, telle que la danse le permet, elle seule en de tels moments fabuleux. Nos mains glissent et se prennent. Je vois nos deux mains. Mon coeur bat de joie. Je me réalise. Le bonheur se remplit totalement. En boucle vivante nous sommes parcourus, simplement, d'évidence.


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lundi

Pluie folle évadée du reste

Pluie






Tout à peau là
Courante
Vie cogne-moi contre




Pluie bruit folle mousson en robe lavée
Je te connais comme si je t'avais faite en mémoire troussée






Trempe moi jusqu'aux os
Dévale précipitée ôte- moi la peau
Pluie sauvage caracole en tête de mes idées
Lourde pluie
Vole détache ne laisse rien de moi à l'abri

Pluie.


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dimanche

Pensées de nuit, en vol.



Je me lève la nuit je me dis "Que vis tu ?"
Seuls mes cheveux entourent mon visage

Dans le lit il est minuit la lune emprunte la fenêtre
Même à moitié elle m'occupe toute
A quatre heures, des étoiles par grappes, titubent
Et puis toujours, un peu après, cette lumière clignotante qui passe en ligne diagonale, frôle un morceau d'étoiles, parcourt sa trajectoire suivie d'une autre plus discrète

Puis il y a ce moment où le ciel n'a plus de couleur.
Ce délavé triste, les lumières absentes, les astres éteints et pas encore le soleil.
C'est le moment où les vieux choisissent de partir. Ni aube, ni nuit, ni jour.
C'est le moment. Ni lune, ni étoiles, ni soleil, la vie en retrait retient son souffle. Faire de même.

C'est le moment où je ferme les yeux et où ne pas penser.
Et puis le jour.


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mardi

samedi

C'est cet espace vide qui m'a dit que je t'aimais

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En surface tout couve, au dedans tout se dit.
Je me souviens que c'est le vide d'une pièce qui m'a fait battre tambour et savoir que je t'aimais
Choses qu'on ne sait pas encore parfois
Dans ce restaurant de bois de là-bas nous dînions souvent, tous, amis, découvertes, glissements, croisées

Un soir nuit tombée, deux mois après mon arrivée, je passe devant l'endroit et mon regard est happé.
Un vide. Ta place est libre. Je suis tremblante, je ne comprends pas.
Vide ?
Soudain je sais, tu es parti pour un mois.

Affamé l'amour s'invite d'office à ma table. Le manque est au menu et à la carte aussi.
Je revois encore ce lieu et la certitude de cet amour imprévu qui était déjà là et ne m'avait pas dit.
J'étais en surface mal voyante.
Dorénavant je t'aimais
Ce jour là je savais
L'infinitif.

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mercredi

Cet invisible

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Se détacher pour se retrouver d'aller vers soi en lumière
S'éclairer pour savoir où est l'amertume et la caresser sans partage
Ne penser qu'à l'amour car tu fais mes contours tu me protèges
Tu es la chaleur profonde de notre monde c'est le secret
Personne ne voit personne ne sait la force qui inonde
Pas de besoin c'est juste d'être maintenant que l'on sait
Avoir gagné la liberté de ne plus jamais se quitter et se sentir complètement fort
Et impuissant


.

mardi

Sur la colline du mont Moi



Quand l'horizon est trop immense
Je ne veux plus bouger
C'est une altitude de vivre
Là, là là et rien d 'autre
Il n'y a rien d'autre de plus, de ceci ou de cela
Là, là, la vie 
Toute tu vois.


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lundi

Abri vert de soi

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Le retrait pour être au coeur
De l'animal sauvage tapi
Au travers des feuillages et sans bruit
Il y a trop de tapage ailleurs
La sauvage fait son nid dans la mousse et les feuilles
Dans la vie.
Elle sème l'absence sa distance et ses erreurs
Aucune ligne prévisible sur cette piste d'éclats
Où le silence se perche et puis redescend
Elle perd souvent tout ce qu'elle gagne
Fil tendu puis lâche tout ce qu'elle aimait
Inapte son désoeuvrement
Sans gants et sans mais.


.

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En toutes

Epaisses les circonstances n'ont plus rien à craindre qu'un écart du chemin.

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samedi

Dans ma fenêtre ouverte de juillet

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Dans la nuit un nuage rose dans la fenêtre
Mes yeux fermés s'ouvrent un peu
Rose ?
Rose élégant allongé mais dodu, rose
Il fait nuit mais rose passe, tout seul dans son royaume inconnu
Je le regarde, il a du talent , de la vue, il s'invente une vie que personne ne voit
Personne ne le croira
Sauf moi.


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jeudi

En un instant tu t'apparais

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Manger par petits bouts
Creuser sa tombe
Rouler à genoux
Pleurer pour toi pour nous
Ecouter le rien qu'il en dise
Se diluer singulièrement
Arracher la tapisserie
Laisser couler et tout à coup être en évidence de ce qui n'a jamais voulu se dire
Se faire la paix, cette délivrance
Bien plus que l'amour
Trouver son propre contour celui qu'on portait mais qu'on n'osait.





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Rouge, verte, noire, grise, jaune, violette, rose, bleue, blanche et





Etre multiplié
Il y a tant de rivières
qui ne demandent qu'à 
couler sous tes pieds.

mardi

Toute à faite

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J'écoutais le premier disque d'Higelin dans l'appartement partagé entre nous quatre. 
Tu m'apprenais à faire les pizzas de ton Italie. Comme une grande soeur, une vraie celle là. 
J'écoutais Higelin pour la première fois. Dans sa version dure comme un rock, forte comme une lance contre toute servitude.
La pizza a atterri par terre en sortant du four, à cause du moule au fond amovible. 
A-movible, déjà.

J'étais soit-disant encore mineure mais tout était de face et brandi.
Dix-sept ans, c'était mon heure.

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dimanche

Bleue toute. Et partie.

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La nuit est bleue
La noire est partie où je ne sais, tiens
Elle est en dromadaire aux Pôles blancs pour avoir l'air
La nuit n'est plus elle s'est retirée dans une stratosphère
Le soleil a pris et le jour et la nuit, son temps, sa couleur, ses bigoudis, son lit.



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vendredi

Cette route entre nous pour trouver

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Etaient-ils plus nombreux, avaient-ils le courage ?
Ils avaient dépassé et la limite et l'âge
Ils avançaient proches les uns des autres et jetaient leurs regards sur le blanc paysage.
La glace fondait lentement et ils risquaient leurs vies, juste et pas plus.

Mais c'était maintenant
Ils trouveraient le passage, leurs traces deviendraient sauvages, épaisses frappées du grand vent.
Ils avaient cette folie qui ne te quitte plus et qui n'a rien à voir avec l'envie.
Ils avaient tout laissé pour être davantage et pas moins.
Devant eux maintenant la roche devenait sombre, un glissement,  et il faudrait que chacun fasse passer son ombre.
Imperceptible moment dont tu n'as plus conscience
Car tu ne le sais pas mais de l'autre côté

Devenir.

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jeudi

Je vois une tête qui bondit au dessus des champs jaunis !

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Est-ce que tu sais
Petit et plusieurs
L'éphémère du coup de coeur dont tu fais ta maison ?
Est-ce que tu sais
Saule pleureur
Remonter ton pantalon et filer dans les champs de coton ?
Chante alors ta noirceur
File tes démons
Les gambettes sautent au dessus des épis,
Tu as traversé la barrière, tu cours vers tout ce qui te fais peur

Sauvé !


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mercredi

Et il existera un autre endroit pour se dire je t'aime, je le crois.

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Eclatante superstition tu avais oublié mon nom
Descendue à la rivière pour ne jamais te retrouver j'ai loupé toutes les pierres
Excellente réputation tu avais gagné du terrain mais vain
Je t'ai oublié Je t'ai oublié
Je ne pensais pas ce jour possible
Je pourrais le répeter ad vitam éternam et ma vie s'en remplirait
Je pourrais encore pleurer
Je pourrais
Mais je t'ai oublié
J'ai dévié notre histoire ne m'est plus contée
Passable, laissée dans un trou usagé
Mer démontée qui plate ne revient plus de ses vagues perdues
Je ne t'aime plus
Je ne t'aime plus.
Et toi aussi, je le sais.
Même du mal je ne saurais plus faire
A quoi bon à quoi jouer
Maintenant je t'ai oublié, tu le sais, le sauras tu ?
Qui viendra te le dire ?
Une pensée, un soupir, cette petite voix quand tu t'endors et tu me vois encore
Et tu ne me vois plus.
Je te garde comme un jouet, un si beau souvenir, ainsi nous sommes faits
Jusqu'au dernier jour ils perdurent et viendront bercer notre peine pour devenir folle
Et bien plus
Au fin fond où nous serons reclus
Je ne te perdrai plus
Nous marcherons ensemble jusqu'au creux de la rivière mains nues
Se dire nos dernières prières
Tu vois, qui l'aurait cru ?


.


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Ma ligne de flottaison

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En désespoir, en devenir
On flotte sur cette illusion
J'ai tenté j'ai regardé
Maintenant serais je aveugle ?
Heureusement tu es là, tu ne veux rien d'autre
Toi.

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mardi

Brisée douce avec ardeurs

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Couleurs de l'humeur
Tissus au vents
Clochette qui tinte dans les nuages

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vendredi

Bruissement, au jour contre et le clair du sombre était




Oui, tiens
C'est juste cela que je veux dire

Cette impertinence
D'être là ou pas
Naître un peu plus
Au lever transparence
Glissando indolent
Impatient d'écouter juste
Au travers
Ce que toi seul tu vois.

mercredi

Ma rosée.



Juste sur ta joue posée.

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lundi

Un objet, des souvenirs chauds quon croyait loins

Le bruit du ventilateur le soir dans mon lit.
Un lit, deux lits, trois lits, tant de lits dans la moiteur asiatique
J'ai revu cet hôtel de la grande ville devenue amie
Trottoirs remplis jour et nuit
Pollution et chaleur à laquelle on ne pense plus
Et puis allongés dans la chambre
Une chambre, deux chambres, trois chambres
Du Nord au Sud
Bruit du ventilateur qui ronronne et occupe la nuit
On cherche le sommeil
Le corps est dans la tête avide de fraîcheur
Le ventilateur tourne et retourne sur tes pas

Hier j'ai revu mes lits de là bas.


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dimanche

Et j'ai pleuré, rien d'autre à penser, mon coeur.

Dans le ciel du soir hier
Il y avait trop de messages
Il y avait tant de signes
Je me suis accroupie et je n'ai plus baissé les yeux

Dans le ciel il y avait ma vie
Qui parcourait de long en large
Et toi, et toi, et moi, et nous et eux

Dans le ciel hier mon coeur était parti et puis il s'est accroupi aussi par terre à côté de moi
Et il m'a dit : regarde toi.





Les martinets sont aussi venus frôler ma mémoire, c'est vrai.

Ils étaient imposants, en groupe, décidés, fulgurants.

Il n'y avait rien à dire.
Alors j'ai pleuré, bien sûr.
C'était tellement.





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samedi

Ainsi perles

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Les choses sont ainsi faites en cette vie où on ne comprend rien qu'on en comprenne encore moins.
Ainsi d'une raison se perd une espadrille et folle devient-elle en se mettant à genoux devant ton coeur en balance
Ainsi d'un sombre et perdu s'enroule autour du cou des sauterelles qui se bousculent et folles aussi elles te font la vie aussi
Perles sans bruit la vie avance et trépigne et recule et recommence.
Tapageuse aussi ainsi la vie.


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Tu ne sais pas

Je fais le geste pour aller vers toi
Pour ne pas laisser le faire
Je dis ce que tu ne veux pas
Tu soupires
Tu ne voudras jamais plus aller en arrière
Tu dis que rien n'est comparable
Tu veux le repos de ton âme

Je fais le geste pour aller te dire
Mais tu ne sais pas
Cela je ne peux te le dire
Tout cela derrière mes apparâts
Reste la porte de ma prison
Celle qui peut être sauve
Moi.




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Mes petits pas vers moi sont inaccessibles

Pourquoi est-ce que je pleure sur un peu tout aujourd'hui ?
Parce que c'est toujours après
Et il y en a encore
Et il en reste toujours trop
Et il y en a tellement
Et tout est tout entièrement
Et rien n'est à la mesure
Et toute cette vie démesurée
Frappe aux carreaux
Dépasse les vitres
Parce que c'est encore
Parce que cela déborde
Toujours autant.

Et je ne suis rien
Ni miettes ni parcelle
Ni petit ni grand.











...

jeudi

Sablez-moi



Dans le sable elle danse
Elle est heureuse pour toujours ce jour

Son coeur s'est ouvert et a bondi dehors
Il court dans les chants de la prairie, des bois
Le grand chêne puissant

Elle a refait le chemin plusieurs fois ses chaussures à la main
Elle ne pouvait plus s'en passer
Il n'y avait qu'elle
Et puis sous les fleurs elle s'est couchée
Cachée, invisible des autres passants qui ne savaient pas

Et d'un bleu vaste sans faille au dessus
Son âme a pris les voiles.


.


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Chaleur humaine


Ombres
Elles me suffisent
Etre au dehors au travers des branches
Accroché le soleil
Moi parasol ambulant
Se déliter
Ce matin un champ de fleurs de camomille sauvage m'attend
Lumière


T'embrasser douce
Volatile
Chaleureusement.



.


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mercredi

Antre et moi, la passe.




Juste entre
Voir
Se dessinent l'à peine
Peine posée
Qui cherche prise

Juste l'entre'aperçu
Suffit
L'entre'croire
Sans peine

Juste cru
Et vite faire la sourde
Oreille tendue vers bruits de vie
Vide tenu

Retrouver l'entre
Antre attendu de mes illusions
Optique d'un abandon
La réalité passe
Son tour
Je prends.


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lundi

Dans les feuillages elle ne sait pas

.

Elle ne sait pas
Combien de pas
Elle dort la nuit
Elle s'entoure
Malgré le jour il fait jour
Elle ne sait pas
Elle est faible
Elle creuse dans sa mémoire
Elle avance et recule
La musique la prend
La prend et la dépose
Sur cette joue se pose
Le baiser d'elle-même
Celui

Le dernier


.

Un feu dans la nuit, la clairière s'allume

.
Et rien, rien ne sauverait son éternité
La route hésitait entre deux côtés.
Une coulée lumineuse l'habitait
Le matin, la nuit, le jour
Dans ses rêves elle faisait
Elle pétrissait des contours
Rien parfois la peur
Juste une lenteur

Elle n'a rien
La route a choisi pour elle
Elle avance lentement
Elle ne peut plus revenir en arrière

Dans la nuit toute solitaire
Les accompagnés
Elle décrit une dernière courbe
Dans un geste éclairé

Passe
La route avait tranché
Elle allume un feu, il faudra tout y jeter.
Et vivre ou mourir.


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dimanche



J'étais au ras du sol parcourant les fougères
Et le vent dedans
Je voyais vert, vert, vert.
Au moment de partir, continuer ce chemin qui m'abrite tant de fois
Je lève la tête, différemment
Je le vois.
L'arbre qui dansait au dessus de moi.


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samedi

Outre le temps, laisse la trace


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J'ai franchi des rivières, j'ai franchi des vallées
Lasse je trainais négligemment mes habits, mal fagotée.
Sur mon cheval je passais les barrières sans jamais m'arrêter.

Dans un creux quelque part, j'ai laissé une marque
Où que j'aille je pense à elle, à la retrouver
Quand je reviens sur mes pas je vais vers cette eau là.

Je laisse la tumultueuse
Je marche pieds nus sur les rochers
Je saute, je m'élance,
Je retombe un peu dans l'eau glacée
Puis mon rythme ralentit car je veux être sûre.

Il y a une petite cascade
L'eau y est translucide on la boirait
En dessous, à côté des mousses, il y a un recoin entre deux pierres
L'une très pâle, de calcaire
L'autre foncée, un granit rapporté.

Il faut d'abord caresser
Encore et puis encore
Et écouter
Le bruit des oiseaux est-il le même ?
Le rythme de la cascade a-t-il changé ?

Les pieds nus dans l'eau réfrigérante tu pourrais t'impatienter.
Las, tu pourrais même bousculer
Le précieux trésor d'entre les pierres que tu es venu chercher.




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jeudi

Quand tout sera simple

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Deux papillons font le dos rond
Ils discutent
Autrefois ils ont été
Toi et moi
Aujourd'hui ils volètent dans l'espace d'un brin d'herbe
Et ils rient
Ils se souviennent d'une vie un peu trop difficile
L'un et l'autre ne se connaissaient pas
Aujourd'hui pour une vie ils sont amis
Ils rient
Le dos rond, les ailes en pointes, ils font les danseuses sur les branches
Se courent après et se cachent sous les feuilles
Ils rayonnent au soleil du matin au soir
Parés de l'éphémère.

C'était donc cela la vie ?
Se disent-ils, ravis

.

mardi

Faits pour vivre

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Aimer pour grandir
Qui a dit que j'étais douée ?
Aime, c'est tout ce qui reste quand il ne reste plus rien
Elle disait.
Elle me répétait sans cesse de n'en faire qu'à ma tête si j'étais sûre de moi.
Si tu es sûre, va.
Elle voulait que je soies libre, envers et contre tous.
Que je rattrape son temps perdu à elle, où femme elle avait trop peu été.
N'écoute rien ni personne, suis ton chemin et sois confiante.
Il te diront des bêtises, ils te diront que tu as tort, n'écoute rien.
Va au courant de tes envies, de ta force.
Ma mère parlait ainsi, ou me faisait comprendre.
Elle a pleuré de me voir partir
Elle a pleuré de me voir grandir si vite et loin d'eux
Pourtant c'est tout comme elle avait dit.

Tôt très tôt, j'étais prête.
Et pour la vie j'étais faite.

Plus tard j'ai passé une année à lui dire de partir, de lâcher
Tôt, trop tôt c'était toujours trop tôt, pour elle
C'est la vie qui ne voulait pas la laisser
Et moi je ne comprenais plus de quoi cette vie était faite
Et quel sens donner à chaque seconde de cette lente agonie.

Alors juste aimer ?
Oui, je me suis rappelée
Aime, c'est tout ce qui te reste...
.

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Ô Piano

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Le piano chez ma grand-mère.
Je jouais à l'heure de la sieste et avec quelques doigts une harmonie se faisait.
Sous les lustres du grand salon face au port.
Les rideaux cherchaient l'ombre.
Les corps se relâchaient pour se relever plus tard dans l'après-midi chaude.
Je m'ennuyais à cette heure et je restais longtemps sur le clavier refaisant ma vie de petite fille.
Dans la musique il n'y a que toi et toi et une immensité de voyages.
Un ruban déroulé qui dévale une colline.
Des dentelles

Une petite fille qui voit déjà ce grand salon et les peintures florentines au plafond.
On l'appelle. Le couloir est immense aux carreaux rouges.
C'est un temps où les parents sont encore là.
L'un et l'autre.
Le sable est à portée de ses pas. Il y en a plein la maison.
Chaque coucher de soleil est une fête.

On le regarde plonger jusqu'au bout et dans les yeux de sa mère il y a quelque chose
Elle ne saura jamais trop quoi exactement.
Est-ce l'exil, est-ce l'abandon face à la vie qui creuse ?
Est-ce autre chose.
Est-ce ce trop qu'elle portait et tout ensemble cette frénésie de dire ?
Est-ce un amant, un souvenir, est-ce toute cette envie dont elle sait qu'on ne peut tout vivre ?
Est-ce la mort qu'elle savait et qu'on noyait dans cette boule rouge ?
Est-ce cet au delà où elle irait un jour ?

Au piano la petite fille rêve. D'un autre monde.




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Tam tam

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L'amour bat tambour car rien d'autre il ne sait faire.
Non l'amour fait tout
Même l'envers.

Oui, l'amour bat tambour et il dit tout.

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lundi

Jour comme chez toi

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Comme ballotée béate
Il y a des jours souriants
Le pire c'est qu'on ne sait pas comment ils ont trouvé la clé.

Leur laisser un mot, leur dire de revenir.

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Un jour se dire




Un jour ainsi elle s'était faite, écrivant.
Elle écrivait des bouts d'elle à tout venant.
A des inconnus perdus d'une toile.
Des rendez-vous secrets.

La vie, s'était-elle dit, était ainsi faite,
de morceaux que jamais l'on ne voit.

Elle se donnait sans apparat.
Le flot était tranquille et vif.
Personne ne la reconnaissait. 

C'est ainsi que la vie est faite,
elle se disait....




PS. Des courriers elle en avait tant écrit. Un jour elle fut  très lasse du manque de réponse. Parfois elle ne se savait plus vraiment qui étaient ses amis.
Le temps, alors, serait à l'indécence.

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dimanche

Au péage impuissant de ma lenteur.

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Que la douceur soit
Dans ce matin qui m'environne
Frais puis soleil puissant

Je reste sans rien faire
J'ai retrouvé ce goût
Je veux renouer avec l'absence
La longitude de ma gratitude
La force sans but
Le but sans objet

J'écarte un peu les volets et je sais
La désespérance ma compagne
Installée au delà de mes souhaits
Dans son hamac je la berce
Et c'est moi qui repose
Entière

La main tendue qui n'attend rien
Les yeux perdus qui trouvent
La nature abondante de la vie
Le ciel, toi, des nuages

Rêverai-je encore de nous ?
Chacune d'elles a un droit de passage
Mes envies.


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vendredi

Je ne me sépare pas

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Je garde très longtemps les bouquets de fleurs.
Je leur offre ma maison, mon abri, avec eau puis sans, s'il le faut.
Je les laisse s'éprendre et se laisser aller comme chez elles.
Les fleurs deviennent amies et puis tableau de maître et déesses des transformations.

Je tiens cela de Viviane qui était la mère d'une amie et peintre.
Chez elle, à quinze ans, je découvre des hortensias séchés dans des vases et je les revois sur ses tableaux.
Je suis sous le choc, émerveillée et surprise.Quelque chose s'imprime dans mon cerveau.

Depuis je laisse tout en état, longtemps.
C'est cette transformation, sans doute, qui est reine chez moi, et que je suis heureuse d'abriter et d'accueillir  en elles.
Et belles elles sont et belles elles restent et je leur dis.
Vieille ? Défraîchie ? Séchée  ? Libérée de ses pétales ? En son coeur dévoilée ?

Reste avec moi. Je te caresse et te berce. Tu es. Je suis.
Jusqu'au bout.


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jeudi

Indomptable, sans but





Une fois, deux fois,
Le foulard de soie qui prît l'avion

Une année et puis l'autre
Les cheveux qu'il voulait et qui n'y changèrent rien

Les cheveux qu'Ella de soi et qui vont bien
Qu'elle regarde avec un grand sourire taquin

Aujourd'hui s'amuser
Se demander jusqu'où les gens sont rigolos
Jusqu'où les gens ne savent pas dire leur joie

Faire éclater des tambours
Bombe à retardement sans contours
Amour

Ne jamais se retenir
Dans les creux sonnent mes bosses

Ecrire
Rire
Rire 
Et t'écrire.

Rire.


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L' Autan, le sirocco, va, lent et fort et trop

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Douce chaleur du vent
Il colle, éloigne et prend.

Mon coeur languissant se laisse aller.

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mercredi

Léve les yeux

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Tout est simple
Aucun jour ne ressemble à un autre
Aucun
Pour en être sûr, regarde le ciel chaque jour.

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Toi

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Un amour impossible
Et toi

Qui me laisse partir mais ne peut se passer de moi

Un amour impossible qui serait toujours là
Et toi.

Qui a su trouvé la juste place entre mes délires et ma fragilité

Un amour impossible
De ceux qui durent mais ne restent pas

Et toi
Qui ne t'étonnes plus de rien et de tout
Et qui veut toujours s'amuser avec moi

Je te demande
"Mais qu'est ce que je t'apprends, qu'est ce que je t'apporte ?"
Tu me réponds :
- La Joie.

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