vendredi

L'entre deux vies

C'est un rêve entre deux vies, pleinement en moi, dans cette surface profonde en nous, multipliée.
Je suis d'abord dans une vie sur l'île de ma mère. Tout s'improvise, comme des vacances qui se prolongent, trouvent leur nid, un espace gai et partagé naturellement. Des membres aimés de ma famille nous rejoignent et je vais te chercher à l'aéroport. Tu vas séjourner un temps puis tu repars.
La vie dans cette vie de vacances sur l'île aimée continue. J'y reste, tout est simple. Mais tout à coup une panique me prend. J'ai tout oublié des autres vies ? Je t'ai oublié ? Je ne vis pas là, où ai je la tête ? Tu m'attends sûrement chez nous, mais depuis combien de temps ?? Je suis tombée dans un espace-temps sans toi.

Je pars et retrouve la maison. Inquiète, honteuse de t'avoir oublié. C'est une maison d'un pays chaud, peut être asiatique mais peut être autre. Une maison en béton peint en blanc, les murs blancs à l'intérieur. Une grande pièce à vivre au rez-de-chaussée, où il y a un grand lit au milieu où tu dors. Des fenêtres, une porte-fenêtre, le tout avec moustiquaires usagées. Dehors c'est calme, comme une arrière-cour, un jardin ?, le silence, la chaleur étouffée mais pas brutale, ouverte. Il y a un escalier en bois, comme pour aller vers une mezzanine.

Je me glisse dans le lit, c'est cette autre vie. Enfin nous voilà. Je ne sais pas quoi penser.Peut on être enfin rassurés de ne plus se perdre ? Il y a un autre lit, on dirait que d'autres personnes dorment ici. Tu entr'ouvres les yeux avec douceur. Tu as des yeux d'enfant qui m'attendait. Je caresse ton visage et ta joue lentement. Je retrouve ma vie, le présent, éphémère pour toujours. Tu sembles m'implorer. Simplement ton corps ne bouge pas, les tissus autour de toi, juste ta tête qui dépasse des draps, tes bras repliés vers ton cou, juste tes yeux qui s'ouvrent à peine et se ferment et laissent faire. Voilà que, très simplement, je t'épluche la tête devenue une mangue ! Je l'épluche à l'asiatique, le couteau glissant vers le bas délicatement, lamelles après lamelles et dessous la chair est jaune et fragile.

Quelqu'un alors est dans l'escalier, une amie, qui me dit qu'il y a un nid de moustiques. Je lui dis de soulever ce grand plateau accroché au mur, elle le fait et dessous une nuée de bestioles prêtes à s'envoler. C'est inquiétant, il faudra faire venir des spécialistes pour désinfecter. Je vois aussi que les fenêtres ont été mal fermées dans cette maison inoccupée depuis quelque temps. Les moustiquaires sont vieilles, elles laissent tout passer.
Toi tu ne bouges pas, tu restes statique dans ce lit. Je m'y glisse. Nous voulons que cette vie s'arrête là et que quelque chose soit sûr, nous ne bougerions plus, nous serions là dans cette vie, celle ici.

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2 commentaires:

  1. C'est pas qu'ils fassent peur, tes rêves, ni qu'ils soient compliqués. Si je réagis ce soir c'est juste pour te dire que je me rends compte en te lisant que je ne rêvais déjà plus beaucoup, mais depuis quelques nuits que je suis en mode "sommeil forcé" c'est même plus du tout. Et ça c'est pas cool, tu sais.

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  2. Bon alors tes rêves sont stockés quelque part et un jour tu vas les retrouver, aux aguets de toi.

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