mercredi

Passagère



Passagère, tu viens d'une famille où tôt on quitte le nid.
Il y a cette distance, le goût des départs violents et l'indocilité.
Passagère, tu n'as au fond, pas de famille à habiter pour tes vieux jours.
Tu es seule.
Alors tout ce qui peux t'attacher et te faire oublier ta solitude te rend heureuse, de façon momentanée.
Mais passagère, tu veux n'être sûre de rien. 
Tu ne crois qu'au mouvement. Le mouvement des lèvres, et celui des yeux. Le mouvement des mains quand le bateau se soulève. 
Passagère tu ne crois plus rien.
Tu n'as plus de parents, tu n'as plus de sang proche, tu dois tout inventer.
Tu inventes tes proches, de la réalité.
Tu inventes des mots, tu fais valser. 
Tu sautes, tu danses, tu te fous de ce que vous pensez.
Tu ne veux pas de cette vie indifférenciée.
Chez toi on te promettait la différence.
On t'a dit que tu n'étais pas comme les autres.
Passagère, tu vois bien dans leurs yeux, l'entrée et le dessert et leur étonnement au milieu.
Il te reste LUI. Il t'aime pour toute sa vie. Il t'aime pour cela. Parce que tu es une très singulière  et qu'ailleurs tu l'emmènes. Il t'aime pour ne jamais s'ennuyer et pour que la vie braille entre vos doigts. Il t'aime pour ce que tu ne seras pas. Jamais, il a dit comme ça.


...

4 commentaires:

  1. ton texte est magnifique comme ton blog d'ailleurs.
    bisous

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  2. Merci ! Bienvenue ici Miss S.

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  3. J'aime chez toi, cette manière que tu as d'aller à l'essentiel. Et l'essentiel c'est quoi sinon cette part d'humanité qui réside en chacun de nous et qu'il faut s'efforcer de cultiver et d'accomplir ?
    Je suis heureux d'avoir fait le détour pour croiser ta route.

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  4. Un croisement de routes, en somme entre le rien et le doute, c'est déjà beaucoup, tu as raison.

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