samedi

Rêve encore

Je suis dans un endroit escarpé plein de maisons très belles à flanc de colline. Je ne sais pas s'il y a la mer en dessous, on pourrait le penser.
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J'erre sur les sentiers une fois de plus à moitié fugitive. De nulle part implantée, je sillonne les chemins entre les maisons. De grandes maisons. Parfois le sentier est une terrasse en bois, tout simplement des pontons, des entrelacs d'escaliers qui zigzaguent. Parfois il faut passer directement sur la terrasse d'une maison pour retrouver le sentier plus loin.
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Il y a de grandes fenêtres et beaucoup de maisons vides mais l'une d'elles est grande ouverte et j'entends de très beaux chants. Une chorale, des professionnels sans doute car l'harmonie est profonde, de multiples voix d'hommes s'entre-mêlent parfaitement. Ce chant est comme une vague. Il s'étale. C'est merveilleux. J'ai la mélodie en tête, son mouvement.
Je ne distingue que le haut des têtes à travers la fenêtre d'une belle pièce, spacieuse
Le chef d'orchestre me voit et baisse les stores en bambou.

Je reprends mon trajet, j'enjambe une balustrade.
Serais-je une cambrioleuse ? Cambrioleuse de vue, d'atmosphères, d'escaliers qui montent et redescendent toujours plus serrés contre la falaise ? Je suis en maraude de là. Je scrute et vire et cherche. La musique est restée en moi, les choeurs reprennent de plus belle. La répétition se poursuit.

Je me réveille, j'ai exactement l'air dans la tête, je le connais. La vague m'a parcourue. Quelques instants plus tard, elle part. Ce monde a disparu. Pourtant j'y étais. C'était moi.




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3 commentaires:

  1. "Je suis en maraude de là."
    C'est plus qu'un raccourci drolatique, c'est une formidable expression. Tu nous emmènes en Asie du sud-est, n'est pas ?
    "… à moitié fugitive." ? Et moi qui croyais qu'on pouvait être seulement en cavale… ou pas ! Déroutante, je confirme.
    Tu n'y vas pas par quatre chemins, toi, pour dérouter le lecteur, en faisant table rase de toutes les certitudes qui se pensent et s'écrivent sur un mode binaire : 0/1, oui/non, noir/blanc, etc.
    Pourtant, je commence à entrevoir derrière les apparences.
    La vérité ? Non derrière les apparences, il y a encore d'autres apparences, mais s'en rapprocher, pas trop, essayer au moins, n'est déjà pas si mal.

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  2. La vie est une sacrée apparence, la faire belle c'est le challenge de plusieurs vies. Tu sais bien que rien n'est blanc ou noir, surtout pas la nuit avec des yeux de chats.

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  3. je suis d'accord sur les apparences, avec ou sans mes yeux de chats.
    Plusieurs vies ? Ma foi, j'en accepte l'augure. Mais où j'en suis dans mes vies, je me le demande tant j'ai parfois le sentiment de trainer des fragments…

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